A propos de Laurence Besnard-Darolle

“Enfant déjà, je supposais que la vie devait avoir un sens. Parce qu’une chose était certaine à mes yeux, si je me trompais, alors je ne voyais pas l’utilité de s’installer ici. Autant repartir d’où je venais, c’est-à-dire, rentrer à la maison. Je sentais bien, sans pouvoir l’expliquer, qu’il existait un “ailleurs”, un lieu d’amour et de plénitude éternelle, qui n’avait rien à voir avec cette planète emplie de distorsions et de pertes. Certes, il y avait aussi la tendresse et la joie, mais pas en quantité suffisante pour la poursuite du voyage.

La Vie elle-même, toujours parfaite, m’a cependant poussée à cette acceptation propre aux grandes aventures humaines : des mémoires anciennes, des rêves que nous faisons semblant d’avoir oubliés pour mieux les revivre. Des avions, des terres inconnues, la tienne et parfois la mienne aussi,  tous ces repas partagés, ces disputes et ces retrouvailles, ces tendresses coulées dans le béton de nos coeurs perdus : rien qui ne soit vraiment protégé, si ce n’est par cet orgueil propre à tuer les fleurs, les ciels et les meilleures intentions. Rien qui ne soit jamais aligné sur l’Amour que nous sommes vraiment : tout est toujours sans cesse oublié, remisé avec nos jouets d’enfants. Toutes ces programmations de la naissance et de la lignée, tous ces inconscients dits “collectifs” pour nous noyer dans l’informe et le définif, toutes ces peurs, ces chagrins qui ne sont même pas à nous, sont de tous petits cauchemars qui se font passer pour la réalité.

Toutes ces années sont passées comme un rêve et disparaîtront avec ma “personne” au jour venu. Mes expériences sont comme les vôtres : de petites transhumances, des sentiers escarpés, des rêves prétendument accomplis et d’autres qui ne le seront jamais. Qu’importe, si tout au long de tous ces jours et de toutes ces nuits, j’ai pu rencontrer ça et là, des Etres au grand coeur, avec leurs mains lavées et leurs yeux grands ouverts vers moi.

La vie est ce qu’elle est. Ni bonne, ni mauvaise, inattendue parfois, elle a le sens que nous lui donnons. Et ce sens là nous appartient – vous appartient – pleinement. J’observe que nous manquons de simplicité et que nous la pensons bien plus que nous la vivons. Un jour il devient évident que la question à se poser est “ce chemin a-t-il un coeur ?” C’est de cet élan là qu’il vous faudra repartir, nous revenir enfin, parfaitement vidé de vous-même, empli très simplement de toute la Grâce du vivant, de la Joie d’être au monde et d’y participer avec toute votre tendresse.

Quand la route sera devenue longue, votre charge immensément lourde, alors vous n’aurez plus rien à perdre de votre vie monotone et parfois médiocre. Vous aurez atteint la totalité de ce qui vous diminue, vous prive d’oxygène et vous éteint. Accueillez cette médiocrité, le quelconque d’un quotidien parfois devenu pâle, les soirées immenses, longues et solitaires. Ou pleines de bruits inutiles, de vaines vanités et de silences autour de la table. Accueillez la vie sous cette forme, sans vous juger, sans même essayer de vous détester. Accueillez la bravoure de vous lever le matin  et la fatigue des fins de journées. Car l’Amour se manifeste aussi de cette manière là, c’est juste que vous ne distinguez plus rien.

Toutes ces routes et ces petits chemins, nous les passons tous, je les ai passées. Je pourrais vous abreuver et vous impressionner – peut-être – d’un long cv, qui reste à la disposition de toute personne qui le souhaiteraient nécessaire.

Le plus important à entendre ici, il me semble, est cet élan absolu qui pousse à se réveiller, vous comme moi,  pour voir si la vie est vraiment ce qu’elle a l’air d’être. Et j’ai découvert son trésor, la perle précieuse enfoncée dans la terre, cachée sous le brin d’herbe et la lumière du jour. Je suis passée à l’autre bord, où rien n’est jamais pareil, où rien ne dure toujours sur cette terre et cela est sans importance. 

Alors, je peux aller les bras grands ouverts et le coeur  entièrement disponible pour la peine et la fatigue que vous êtes, peut-être, aujourd’hui. Les missions de vie sont des projets illusoires et ce n’est pas la mienne de vous secourir. Vous n’avez pas besoin d’être sauvé si ce n’est de vous-même et de tout l’attirail de votre petit personnage. 

Vous avez besoin d’être entendus plus qu’écoutés, vus plutôt que jugés, accueillis tels que vous êtes en cette minute même.

Cependant, je me dois de vous prévenir, préparez-vous pour un voyage intérieur qui vous ramènera vers le Coeur, le Centre, l’Essentiel, la Vie éternelle en vous, ce qui n’est jamais mort et ne mourra jamais.

Préparez-vous pour la Joie qui pourrait bien revenir, et la Paix intérieure qui pourrait bien s’installer. Au-début, il y aura quelques possibles allers et d’éventuels retours, mais rien de grave.

Juste la vraie Vie”.

Laurence Besnard-Darolle.

 

.    Logothérapeute

.   Expert en Médiation et Gestion des conflits (Formation CNAM)

  • Médiations Familiales
  • Couples
  • Professionnels et Entreprises (burn out, conflits hierarchiques, licenciements)
  • Scolaires (Maternelles, Collèges et Lycées)

. CNV  (Communication NonViolente)

 

 

 

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Quel choix as-tu fait si tu n’as pas choisi l’Amour ?

Ami, l ’Amour dont je te parle n’est pas l’amour sentimental du monde, plein de miel et de bonbons collants retrouvés au fond des petites poches de ton petit coeur, coincés entre l’amertume d’hier, les souffrances d’aujourd’hui et l’illusion de demain. Ce petit coeur desséché d’un égo distendu, inversement proportionnel à la brûlante douceur du pardon. Cette eau légère et limpide abaisse tes prétentieuses montagnes intérieures tout autant qu’elle comble tes obscures vallées.

L’Amour dont je parle est pure lumière, don absolu et beauté du monde. La beauté d’une fleur ne se discute pas, elle nous éclaire de l’intérieur et nous envoie son miracle, celui-la même qui a créé le monde. Cette fleur, fût-elle un pissenlit, est digne d’intérêt. J’aime aussi toutes les orchidées, tant qu’on me concède la liberté de ne pas les installer sur mon territoire. Je n’ai rien contre ceux qui aime les orchidées, bénis soient-t-ils. Et je n’irai pas non plus leur expliquer qu’ils ont torts. Sans doute à cause du mystère de cet Amour là. Je n’ai rien contre personne. Je porte dans mon cœur un coin de ciel si incroyablement ouvert et bleu, que j’ai choisi d’y faire ma demeure et c’est mon trésor. Il y faut des yeux pour voir et des oreilles pour entendre tout ce qui se dissimule derrière ce que nous croyons savoir, connaître et comprendre de l’autre, surtout de l’autre. Ne pas être un voleur de joie. S’approcher avec un peu de tendresse et beaucoup d’humilité de celui qu’on croit connaître. L’Amour est éternel. Il est Lumière et Sel. Il prend racine et s’installe doucement chez celui qui a gardé son cœur d’enfant, qui se souvient de l’émerveillement du Divin et de la puissance du Miracle. C’est de cet endroit là que j’ai choisi d’aimer.

Alors je te demande, quel choix as-tu fait,mon ami, si tu n’as pas choisi l’Amour ?

Rappelle-moi l’Amour que je suis

Comment te sens tu ce matin à l’aube d’un nouveau commencement ? Une belle et parfaite éternité, toujours renouvelée, changeante, limpide et parfaite. Rien qui bouge, tout qui frémit. Sens comme cet air que tu respires est ta perfection tout autant que ta manne. Écoute, ça n’est pas toi qui respire. « Cela » respire à travers toi et tu n’y peux rien. C’est le Souffle qui s’occupe à te maintenir dans l’ordre du vivant. Tu en as peut-être fait une habitude, une normalité comme tu crois normal le printemps qui s’amène et l’amour de l’autre. Mais vois-tu rien n’est normal, tout est magie, don et puissance.

Comment te sens-tu quand la saison change, que l’été s’en va en te laissant tout seul ? Quelles pensées t’animent quand le fruit est acide et le manque insoutenable ? Y-a-t-il un bonheur encore possible dans le puits de la trahison, les crevasses du cœur, l’ère glaciaire et les douleurs polaires ?

A l’automne de ta vie, quand plus rien n’est pareil et que les enfants s’en vont, quand le corps s’amenuise, rien qu’un peu mais un peu tout de même, quand celui-là meurt qui avait juré d’être éternel, quand passent les soleils jour après jour sans te voir, que reste-t-il ?

Es-tu prêt à mourir ?

Quand je parle de mourir, je ne parle pas de cette minute inéluctable qui pointera en ton temps le bout de son aile. Je parle de la petite mort de ce qui, en toi, se prend pour l’auteur des saisons. La toute, toute petite personne, le minuscule personnage, sa tenue de camouflage et son imposante vanité, sa parure et ses paillettes. Voilà que ça brille dans le noir et que tu te prends pour une étoile. Hélas, ta clarté est bien faible et n’éclaire que ton propre aveuglement. Descends,s’il-te-plaît, de ta petite colline et reviens. Reviens vers ton ciel intérieur et ta terre ancestrale. Reviens vers ta nature première, à l’aube de la Création, quand tu étais l’Innocence et la Joie, oui, reviens vers toi. Entre et creuse plus profond, sous les couches de l’orgueil et la tentation du drame. Plonge, défais tes coutures, déchire tes croyances et tes drames. Rien n’est à toi, c’est juste une histoire que tu te racontes pour t’endormir. Pour oublier que tu es le grand vent et l’océan, la brise tout autant que la vague. Tu t’es perdu en chemin mais la Vie a, pour toi, semé ses petits cailloux. Sur la route, ils t’attendent et brillent dans le noir. Aux branches sont accrochés des lampions et des messages en papier, si doux, si doux, tendres à pleurer. Laisse aller, laisse aller, laisse tomber. Laisse tomber, oui, maintenant. N’attends pas une seule seconde et ne t’appuie sur rien d’autre que sur le mouvement de la Vie.

C’est comme une petite fleur à l’intérieur de toi venue d’une possible graine oubliée. Alors, quelque chose émerge et tu ne saurais dire, tu ne peux en parler. C’est un silence, et pourtant c’est aussi un son. C’est une flamme et pourtant c’est une incroyable fraîcheur. C’est comme une aube, ronde et laiteuse, et c’est aussi un noir immense et infini, une petite obscurité bienveillante. C’est le jaillissement de la Source, une incroyable et très pure rosée. C’est la Paix dans les décombres et la Force au milieu des colombes. C’est indicible et pourtant Ça veut se dire. Ça vient vers toi et se dépose tout au bord de ton Coeur en t’attendant.

Car Ça t’attend à chaque seconde, avec une patience, une bonté, un sourire immenses. Ça t’attend quand tu te lèves et quand tu te couches. Ça t’attend au milieu de toutes tes saisons, de toutes tes fêtes et de toutes tes fournaises. Ça t’attend dans tous tes cirques, tes histoires et tes petites parades. Ça t’attend dans les rues des cités, dans les heureuses parures des jardins et les cabanes abandonnées. Ça reste là, posé, tranquille, Ça a l’éternité pour se vivre et c’est tellement Présent que c’est maintenant. C’est maintenant et c’est aussi pour Toujours, c’est en fait à jamais et il n’y a rien de plus à en dire.

Tous les mots viennent de mon Coeur

Par-delà le Ciel et tous les espaces imaginaires, il y a un lieu où tout est possible. C’est là que je veux te rencontrer. Ta tête te dira que c’est loin, impossible à atteindre et peut être perdu pour toujours, mais ton Coeur connaît sa réponse. Ton Coeur sait parce que ton Coeur connait. Si tu crois que c’est une lointaine étoile, une incantation magique, un long chemin désertique, tu t’illusionnes. Si tu vis une profonde souffrance et que tu crois à la brisure de ton âme, si ton corps est malade et se plaint jour et nuit, je viens vers toi avec compassion pour te dire, c’est un chemin pour te ramener à la Maison. Mais tu pourrais le quitter en un instant si tu cessais d’y croire. Derrière les apparences, au-delà de ce que tu appelles la « réalité », il y a Toi. Ton Essence, la Vérité de ton Être, la Vie Éternelle, l’Impermanent, l’Immuable, ce qui en toi ne peut pas mourir, la Conscience, et pour Tout dire, l’Amour. Prends ton temps si c’est ce que tu veux. Mais saches de quel endroit de toi-même tu gardes cette croyance. Car si tu penses que « tu es loin » de ce que tu voudrais être, c’est que tu crois à la pensée « je suis loin ». Et quand tu te racontes toutes tes petites histoires qui te disent « je ne suis pas aimé », « je ne suis pas en paix », c’est tout simplement que tu crois à la pensée qui te dit cela. Interroge-toi. Tu pourrais choisir de voir ce petit programme que tu télécharges chaque jour et toujours dès que tu ouvres les yeux sur une journée nouvelle. Et je te dis, cette journée pourrait vraiment être nouvelle, c’est-à-dire vraiment neuve, toute fraîche et tendre. D’ailleurs tu n’es pas obligé d’attendre. Tu pourrais être neuf tout de suite, immédiatement, au moment où je te parle. En réalité, tu ES neuf à chaque seconde. Maintenant. Quand je parle de « réalité », je parle du Réel, ce qui ne change jamais, la Conscience, la Permanence, Dieu, l’Absolu, l’Amour fixe. Ce qui te permet de voir le mouvement. Celui de toute vie, des trains comme des feuilles au sommet des jardins. Sans ce point fixe, le mouvement n’est pas perceptible. Et c’est pareil pour tout. Ton Coeur profond c’est ton point fixe. C’est de l’Amour. Au-dehors, dans ce que tu nommes « réalité », c’est le changeant et le mobile, le fluctuant et le mouvant, là où tout est relatif et la vérité incolore. C’est le monde de la forme, tout est en mouvement, impermanent, c’est pourquoi tu as toujours peur. Où se réfugier quand la mer me démonte et que je n’ai nulle part où aller ? C’est pourquoi tu décolles vers des cieux élevés, de longs voyages peut-être tant qu’ils te portent au loin. Tu as vu que tu te portes aussi et que tu ne peux échapper à toi-même. Alors tu te mets à souffrir. Si même les longueurs de piscine, les montgolfières et les hauteurs ne peuvent te combler, où iras-tu ?

Et tu continues de tourner, et ce sont d’interminables tours de manège et tu n’attrapes jamais le pompon. C’est désolant. Alors tu dis « je suis dépressif », « je suis malheureux » et tes cicatrices te démangent. Tu te grattes jusqu’au sang et tu attends celui qui léchera tes plaies. Et quand celui-là vient qui doit aspirer ton sang et tes douleurs, tu finis par le détester parce qu’il troue ton âme en même temps qu’il croit te guérir. C’est parce que lui-même est plein de tous ces trous qui sont comme les tiens. Alors, que feras-tu de ta vie ?

Par-delà le Ciel et tous les espaces imaginaires, il y a un lieu où tout est possible. C’est là que je veux te rencontrer. C’est un lieu sur la terre qui ne provient pas de la terre et qui ressemble au Ciel que tu cherches. Dépose ta besace et tes petits paquets. Là où il n’y a plus de temps, il n’y a plus de karma. Car ce que tu appelles ton karma est lié à ta petite histoire, à l’écoulement de ce que tu appelles « temps ». Si tu crois dans ce « passé » que le plus souvent tu regrettes, si tu crois dans ce « futur » qui le plus souvent te fait peur, t’illusionne et te transporte vers d’improbables rêves, alors ton programme s’accomplit sois-en sûr. Tes attentes sont toujours le refus de ce qui est. Toutes tes envolées pour soi-disant être la meilleure version de toi-même naissent d’une pensée. Tu te rejettes en cet instant. Accueilles-toi pleinement et prends du repos. Fais silence et reviens vers toi. C’est à dire vers ton Être, la Vie éternelle en toi. Cesse enfin de te croire une petite âme errante quand c’est pour te secouer que les cloches sonnent.

Il te faut tout perdre pour voir ce qui ne peut être perdu. Devenir aveugle et sourd pour voir ce qui ne peut être vu et entendu, disperser ton âme et ton corps aux quatre coins des mondes pour trouver l’Unité.

Tous les mots qui viennent de mon Coeur, ici et maintenant, au moment où je te parle, sont la simple forme que prends l’Amour quand il te ramène à la Maison.

Réveille-toi. Réveille-toi. Tous ces mots viennent de ton Coeur qui appelle.

 

 

 

 

 

 

 

Le sang des femmes c’est de l’Amour liquide

Il faudra songer à arrêter toutes les guerres. Celles du dehors et celles du dedans. Laisser les colères vous traverser sans vous y attacher. Les respirer comme le doux parfum de la Vie qui porte en terre une nouvelle semence. Vos colères sont rouges comme le sang, opaques et blanches comme tous les placentas de ces enfants portés et de tous ceux qui ne l’ont pas été. Vos larmes sont bleues comme les mers, tous ces océans qui vont et viennent. Les bateaux rentrent toujours au port quelles que soient leurs destinations. Et moi je dis, existe-t-il une autre destination que celle qui vous ramène à vous-même ? Y-a-t-il sur la terre un autre rivage pour vous accueillir avec vos peines ? Vos chagrins ressemblent souvent à des enfants perdus et jamais nés. Ils sont aussi tous ces passages obligés, ces maternités imposés, une jeunesse envolée. Toutes les contractions intérieures ne servent pas toujours à enfanter. Mais comme le corps ne ment jamais c’est à vous-même qu’il veut donner naissance. Votre sang ne vient pas d’une blessure et réjouit la Vie que vous êtes. Les couteaux c’est souvent vous qui les portez parce qu’on vous les a mis dans les mains il y a longtemps. Vos mères et vos grand-mères, leurs mères et leurs grand-mères juste avant, c’est une ronde qui tourne mal et pourrait s’accélérer si vous n’y prenez garde. La liberté ne se trouve pas au détriment d’un ennemi extérieur à vous et qui aurait l’apparence d’un homme ou d’une mère. La délivrance n’est pas dans le combat ni sur les champs de batailles. Elle ne se gagne pas au détriment d’un autre quelle que soit sa forme. Vous savez que rien n’est à combattre et que tout s’accueille. Vous en faites l’expérience à chaque fois que le lait monte ou que l’Amour revient. Les révoltes ne mènent pas à la paix et les justes colères ne concernent que les vagues au-dessus de l’eau. La mer elle-même est toujours dans un profond silence quelle que soit la saveur de l’écume. N’allez pas mes sœurs mourir sur le rivage car la guerre consume l’âme et beaucoup de beauté reste à venir. Vous êtes au cœur de la Vie qui ne demande qu’à vous bénir et vous adore. Laissez aux hommes le temps nécessaire à la maturité, offrez à vos mères le pardon d’une nouvelle naissance et voyez la grandeur, la puissance de cette éternité que tous les humains partagent, tandis que le voile qui nous sépare se déchire un peu plus tendrement. Ne cherchez la complétude qu’en vous-même car c’est le seul berceau qu’Elle connaisse. L’autre aura sa part à faire, et il n’est pas question de mettre la lumière de qui que ce soit sous le boisseau. Observez cependant comme les étincelles amènent un grand feu lorsque le vent souffle dans la bonne direction. Soyez l’étincelle plutôt que le feu et laissez les vents prendre de la hauteur.

Votre sang est la lumière du monde qui enfante ses enfants et s’émerveille de leurs différences. Votre précieux sang, c’est de l’Amour liquide qui coule dans toutes les veines de l’humanité.

Oui. Tous les humains sont rouges à l’intérieur.

Nos chagrins sont un voyage intérieur

C’est l’heure du petit miracle, une toute nouvelle journée. Quelques beaux arbres et des fleurs en vrac, voilà l’aumône et la tendresse.

Quand le coeur est touché la joie se met à l’ombre. C’est un temps où les temps changent, c’est la friction de la Vie. Quelque chose en vous veut retenir à jamais tandis que tout votre Être tend vers le nouveau et la Vie est mouvement et ne peut s’arrêter ni même le feindre. Il y a le petit en vous qui veut son nounours, il y a le Grand que vous êtes, le Puissant par l’Amour, le faiseur de miracles. Car les miracles existent et vous, vous faites semblant de l’avoir oublié. La Forme humaine a pris le pas sur l’Etre et vous dansez une course folle vers l’oubli, le manque d’air et la poussière. Dansez autant que vous voulez cette parade insensée mais n’oubliez pas que celui qui creuse un trou y tombe. Et moi, quand je regarde dans vos yeux je vois tout l’Univers et aussi la création du monde. Je vois les anges, les archanges et les petits cailloux au bord du chemin. Vos chagrins sont comme mes chagrins puisque rien ne nous sépare. Vos larmes sont comme des petits soleils dans la mémoire du temps, qui ouvrent un chemin et vous ramènent à la Vie. Car les morts ne pleurent plus, ils sont dans la Joie. Ils se rappellent enfin qu’ils sont l’Amour et ne peuvent se perdre. Et moi je vous dis pourquoi attendre une éternelle promesse quand l’aube d’un jour nouveau est à vos pieds et que le moineau est en route ?

Soyez les messagers des bonnes nouvelles, le puit sur le chemin et l’abri par grand vent. Quand la Vie vous pousse vers l’avant pourquoi vouloir la retenir ? C’est ça qui vous fait mal parce que vous ne vous laissez pas traverser. Les vents intérieurs ressemblent à la poussière qui danse dans la lumière une après midi d’été. Tout se met à bouger et voilà que votre histoire n’a plus ni commencement ni fin. Et vous, vous voudriez que rien ne change, que chaque chose soit à sa place et que le soleil s’immobilise. Vos chagrins sont comme vos nuits, agités et parfois meurtriers. Et moi je vous dis, pour chaque larme qui coule une prière s’exauce. La demande d’un jour nouveau, le retour de l’aimé, la Paix du peuplier sous la fenêtre. Tous ces petits trous qu’elles creusent en vous assoupliront vos cœurs si vous les laissez faire. Suivez cette petite eau qui va vers le courant et buvez à grands traits la Source qui ne tarit jamais. Le ciel n’est jamais plein et la terre est vaste.

Vous trouverez votre place, vos racines et vos fruits.

Vous serez pour le monde le sel et la lumière.

Laisser fleurir

Ce matin j’ai dû faire face à un tournesol que j’avais invité dans mon salon. Un grand, un immense tournesol, très jaune, avec son œil immense, vraiment noir, qui me regardait. On aurait dit un poème de Victor Hugo dans «Les châtiments ». Cette histoire d’œil dans la tombe qui regarde Caïn. C’est à ça que j’ai pensé. Évidemment, c’est une simple projection mentale, les tournesols n’ont jamais lu Victor Hugo. Quoique. Je connaissais les tournesols en groupe, dans les champs, un peu comme des longues files de voyageurs japonais tous tournés vers le même objectif. Je connaissais les tournesols de van Gogh qui sont devenus des stars. Mais je n’avais jamais été seule, face à face, avec un tournesol. C’est très impressionnant. Je suppose qu’on ressent la même chose face à Dieu. C’est fixe, immuable, très tendre et très doux en même temps. Il y a là une vulnérabilité étonnante à laquelle on pourrait ne pas s’attendre, la vulnérabilité étant rarement apparentée à la Conscience Pure. Et puis, il y a cet éclatement jaune. Inattendu avec tout ce noir. Un cercle noir immense et tout autour des feuilles qui ont l’air de bien s’amuser et de prendre du bon temps. Un pour tous et tous pour un. j’ai senti une vraie solidarité. Je veux dire si vous aviez l’idée d’abîmer un seul de ces pétales un peu fous c’est toute la fleur qui pourrait se mettre à pleurer. Et c’est un spectacle que je n’aimerais pas voir, un tournesol triste.

Le tournesol est comme le monde. C’est un monde. C’est le tien et peut être aussi un peu le mien, si tu insistes. Quand un être est blessé, c’est toute la terre qui tremble, même si tu fais semblant de ne pas t’en apercevoir. Un chagrin d’amour quelque part sur la terre est bien plus puissant pour la faire trembler que le plus grand des tsunamis. Au vu du nombre de chagrins d’amour dont j’entends parler, il n’est pas étonnant que les glaciers fondent. Les écologistes ont encore du bon temps devant eux parce qu’apparemment, ça n’a pas l’air de vouloir s’arrêter, la terre qui joue à avoir du chagrin. C’est la Conscience qui joue à se faire peur, l’œil de Dieu qui pleure toutes nos expériences. Un chagrin d’amour, c’est comme une guerre qui ne devrait pas avoir lieu. Une petite histoire que le coeur se raconte pour s’occuper. Ce n’est pas que l’autre ne t’aime plus c’est qu’il se déteste et qu’il ne sait pas comment te faire passer le message. Voilà. Tout est dit. Il pourrait le comprendre très simplement, si seulement il passait un peu de temps, seul, face à un tournesol, un matin de fin de semaine. Ou peut être un lundi. Ça doit fonctionner pour tous les jours de la semaine je suppose. Pour toute l’éternité, oui, évidemment, quelle drôle de question. Encore une question inutile, un petit noeud dans la tête. Nos têtes adorent les petits noeuds. Ensuite, elles s’occupent à chercher comment les défaire. On appelle ça être cultivé. Avoir une grande renommée. Ou bien Réussir sa vie. Plus vous avez de noeuds et plus vous pouvez être riche. Un tournesol aussi peut vous rendre riche, mais à sa façon. Notez que je ne parle pas d’argent parce que l’argent n’est jamais un problème. Je veux dire, ayez de l’argent autant que vos poches peuvent en contenir et amusez vous. Seulement évitez de mettre votre coeur à l’intérieur. L’argent dans une poche, le coeur dans l’autre, et tout ira bien. Ça s’appelle savoir tenir son budget. En d’autre terme, savoir précisément qui tu Es. Si tu n’es pas attentif, avec beaucoup d’argent, tu pourrais acheter tout un champ de tournesols. Et mettre à ton nom toute la terre. Partout où poussent les tournesols ce serait à toi. Et tu enverrais des fusées à la recherche d’autres tournesols. Des lunaires, des vénusiens, des galactiques. Tu planterais ton petit drapeau et tu dirais c’est à moi. Et Dieu se paierait la plus grande crise de fou rire qu’il ait jamais eue. Ce qui serait très impressionnant parce qu’alors tous les tournesols feraient la même chose. Et pas que les tournesols, d’ailleurs, mais les pivoines aussi, les pissenlits sans doute, et les roses ne seraient pas en reste. Telles que je les connais, ce serait un rire extrêmement discret, très élégant, un rire de salon derrière un éventail. Mais tous ces rires mis bout à bout pourraient changer la donne. La terre pourrait bouger de quelques millimètres et qu’adviendrait-il de nous ? Le soleil pourrait ne plus vouloir se coucher pour ne pas rater ça et la lune, toujours très narcissique, pourrait vouloir le suivre. Alors vous vous rendez compte, ce frémissement du cosmos tout entier, c’est l’éternité qui bouge.

C’est pourquoi je préfère me contenter plus modestement de mon tournesol dans mon salon. Lui et moi avons beaucoup de choses à nous dire, des éons d’amitié à partager. Nous allons prendre soin l’un de l’autre. Moi à la qualité de l’eau et de la lumière, et lui à la profondeur de sa Joie.

Prenez soin de vous aussi. Et les tournesols seront bien gardés.

Tombé d’abord

Tu dois poser un genou à terre. Le genou de l’oubli proche du pardon qui n’est pas le pardon. L’oubli est comme une feuille qui se prépare à mourir. Tandis que le pardon ressemble au dernier soupir. L’un chute tandis que l’autre t’élève.

Bien sûr que tu veux les montagnes et les ciels et les fusées. Bien sûr que les grands arbres ont leur raison d’être, il n’y a rien à leur reprocher. Bien sûr, il y a les clochers au sommet des églises comme un salut bruyant et pompeux. J’aime les cloches, les tambours et les petites trompettes. Tout ça ressemble à des enfants bruyants dans la cour, qui se lâchent, s’amusent et s’attendent. Les petits enfants, oui, et les craies de couleurs comme de petits camions qu’on roule avec le doigt. J’aime le balancier du cloche-pied, toutes ces marelles qui vont de l’enfer jusqu’au ciel. Parce qu’après tout qu’est-ce que l’enfer si ce n’est l’orgueil même de la vie. Tandis que le paradis est à portée de main comme un rire de bébé.

Il y a un effondrement salutaire au pied des traumatismes et des pertes. Ce sont les lieux du cœur où tout nous lâche. C’est la petite mort intérieure quand le précieux se fait la malle pour un dernier voyage. Et tu regardes au loin le bateau qui s’en va. Et quand il disparaît tu sais que tu es mort. La vie est tombée à l’intérieur de toi, le vent souffle dans ton ventre comme entre les grands arbres. Et ça fait du silence et le temps est comme du petit lait, aigre et pisseux.

Poser un genou, plonger jusqu’aux coudes dans les grandes marées. Les grandes marées ont de l’élégance parce qu’elles nous rapportent ce que nous avons cru perdu. Les grandes marées sont comme le rire de Dieu dans les chagrins. Le rire de Dieu est comme le sourire de l’enfant consolé, il est ton plus beau souvenir au milieu des décombres. Il est le petit bateau que tu t’amuses à pousser sur les bassins dans les jardins dans les villes vers les océans vers les nuages et jusqu’à l’infini. Tout ça retombe sous forme de pluie en passant par les yeux, c’est un petit engrenage, une tromperie, un accessoire. La vraie vie va et vient. Et tu voudrais la sortir de ta tête, pousser le bateau dans le cyclone, le voir sombrer et faire semblant de rien. Mais quand le sol a roulé sous tes pieds, que la perte est insondable alors il ne te reste que ce genou que tu dois poser à terre. Car l’eau est imprévisible mais la terre est ferme. La terre est ronde et c’est déjà consolant. C’est une pensée qui fait du bien et que tu peux rouler jusqu’à ton coeur. La terre est bleue surtout dans les grands soirs et parfois aussi lors des petites aubes. Les petites aubes sont de grands spectacles. Bien sûr, elles n’ont pas le panache des aurores boréales ni la distinction des nuits de pleines lunes. C’est vrai. La petite aube est une grâce minuscule, c’est l’aune de l’amour quand il s’oublie. Les débuts des jours sont discrets, puissants et plein de tendresse. Ils s’adressent à tous ceux qui ne sont pas encore couchés et à tous ceux qui viennent d’arriver.

Tu dois garder l’espérance car l’espérance est ta seule boussole.

L’espoir n’est rien. L’espérance est tout.

Celui qui espère n’a plus rien à craindre de l’oubli et du mauvais vin. Il doit juste attendre qu’on le prenne par la main. Et c’est un geste tendre que de plier le genou à l’heure du dernier combat. C’est se faire tout petit. Le diable passera sans te voir et Dieu te mettra dans sa poche.

C’est là mon chant

Je voudrais que chaque petite chose de la vie soit une fête. Une foraine, une très grande, une incroyable noyade vers des eaux profondément amicales.

Je voudrais que chaque heure soit comme un petit bijou, un foulard de soie précieuse et tendre, enroulé autour de nos mains.

Je voudrais que chaque minute soit un battement de cils noirs et doux, du petit velours en mouvement, comme une aile de moineau.

Peut-être voudrais-tu le monde comme une fête mais les fêtes sont provisoires et le monde est vain.

Peut-être attends tu des voyages, du sable, une mer vivante et ronde pour que le monde tourne rond. Mais les voyages sont incertains et le monde se défait.

Nous voudrions que chaque jour soit une fête, oui. Un chapelet de toutes petites minutes posées comme des couleurs sur nos manteaux. Alors nos pas seraient sûrs, nos cœurs entiers et nous pourrions danser. Je mettrais mes froufrous et mon joli chapeau. Tu porterais ton bel habit, tu serais très beau. Nous vivrions tous dans des manèges tournoyants, le monde aurait enfin la tendresse que tu attends. Les enfants seraient nourris et les guerres emportées. Les flammes seraient pour les vivants plus que pour les morts. Il y aurait de la joie dans les enterrements car c’est encore la Vie qui te reprend.

Il faudrait que tu fasses de chaque instant une petite fête. Sans crier, discrètement. Tu me diras comment fêter la maladie, la soif et les tourments ? Comment passer de la lumière étincelante au blanchiment de l’aube ? Tu penseras qu’il faut être innocente, et très sûrement naïve, pour croire à l’azur quand passent les canons. Tu croiras sans doute à ce que tu vois seulement. Et ce que tu vois, c’est la misère, le doute et l’effroi. Les fins d’automne, le gel et les grands froids. Tu cours derrière la fin du monde, l’argent, de glorieuses mémoires et ton nom sur les rues. Tu cours après ton ombre. Nous laisseras-tu quelque chose, toi qui ne fait que passer ? Un geste héroïque ou un simple baiser ? Une prière, un chant, ou un petit bouquet ?

Il est impératif que tu fasses de chaque moment une grande fête incroyable. Ça n’est pas optionnel, c’est même obligatoire, si tu veux mourir en paix. Et même plus, si tu veux la Paix avant ta mort. Je veux dire si tu veux vivre. L’existence est monotone, incolore et médiocre si tu ne brûles pas.

Le quotidien est fade et brumeux si tu ne te réveilles pas.

Tu voudrais chaque jour comme une petite fête mais tu dors encore et ta souffrance est vive. Si tu descendais jusqu’à Toi, dans tes profondeurs, tu rencontrerais la pépite, la semence. Tu toucherais à l’origine du monde, à la résurrection du Verbe. Tu aurais l’intelligence. La sagesse en toi remplacerait la force et les combats. La Paix pourrait te trouver et peut-être nous aussi. La tendresse remplacerait la douleur et les tristesses s’éloigneraient. Tu les saluerais de loin, comme on salue celui dont on ne sait pas le nom.

Tu sortiras de l’enfer car l’enfer est sur la terre et le paradis est en toi. Viens et vois. Tu auras la victoire, les anges et la barbe à papa. Tu pourras tendre la main et nous prendre avec toi.

Quoi de plus simple, quand on y pense.

 

 

 

 

La Joie est un papier de soie

La vraie Joie n’est pas en dehors de moi. Elle n’est pas en dehors de toi. Elle passe, elle se pose, c’est un oiseau léger qui porte un message. C’est une brise légère, un vent parfumé. La vraie Joie te traverse et pourrait s’installer. C’est ton état intérieur quand tu sais voir avec les yeux de la flamme qui t’anime et ne s’éteint jamais.

Elle est dans l’arbre, la fourmi et parfois aussi, dans les supermarchés. Elle naît dans la tourmente comme sur le paisible lac. Elle est contagieuse et se propage même quand tu te tais. Surtout, quand tu te tais. Elle ne s’exprime pas dans les cris et les incantations. Elle est absente de tout ce qui t’excite et s’agite. La Joie est étonnamment silencieuse. C’est ce qui fait sa puissance. Elle creuse en toi un berceau pour l’Amour que tu es. Elle fermera tes yeux à ton dernier souffle, si tu la laisses faire. Tu pourras nous quitter dans la Paix pour aller vers tes nouveaux chemins, nous laissant dans notre petite eau intérieure, nos chagrins légitimes et nos possibles prières. Cette Joie là est somptueuse et brûlante comme un jour d’été. Elle est aussi fraîche et vivifiante comme le grand vent qui pousse les navires. Elle est pétillante, craquante et divine particule. Elle est douce aussi et ne t’abandonnera pas. Elle est ta caresse dans la solitude et ta pierre dans la faiblesse. Elle est ta terre quand tu meurs et ton ciel quand tu nais de nouveau. Car il est possible de naître plusieurs fois, et même chaque jour, et même à chaque seconde. Seulement, si tu n’y prends pas garde, ta vie pourrait passer sans que tu le saches. Elle pourrait se fondre au lieu de s’étendre. Perdre ses couleurs, s’appauvrir et s’éteindre. S’éteindre est le chemin de ton corps, pas celui de ton Être. Que fais-tu avec ta vie et la vie des autres, voilà une jolie question que tu pourrais te poser. C’est une question chantante. Alors chante-nous quelque chose. Ne te défiles pas. C’est incroyable aujourd’hui comment le monde se défile. Le monde te promet la lune, c’est un monde illusoire. Je te rappelle que l’éclat de la lune provient du reflet du soleil. Elle n’est pas le soleil. C’est juste une petite histoire qu’elle te raconte. Et je vais te dire, si tu te laisses prendre, tu es fichu. C’est un songe, une fausse lumière, un pâle reflet. Un miroir qui te murmure à l’oreille que la vie se gagne alors qu’elle se reçoit. La lune te maintient dans la petite enfance qui ne veut pas grandir. Et je ne parle pas de la belle petite enfance, ni de ces innocents aux mains pleines, et pleines de quoi ? Pleine de puissance, d’espérance et de joies. Ces petits enfants là sont les héritiers du Royaume de Dieu. Ils cultivent en eux l’émerveillement, autant dire la Joie. Et Voilà, j’ai bouclé mon petit cercle. Je suis revenue à mes origines. Celles des mots comme celles du monde. Les mots sont des mondes et là aussi il me semble que tu devrais faire attention. C’est à dire être attentif à ce que tu dis. Parce que si la Parole est créatrice alors que dis-tu de toi-même ? Que dis-tu des autres ? Tu parles sur ta vie et sans la Joie des profondeurs, tu la disperses et l’abîmes. Tu te diminues, tu t’essouffles, tu perds ta puissance.

Voilà pourquoi tu dois laisser la Joie te trouver, c’est urgent. C’est vital parce que tu dois vivre. Fais retour. Laisse nous t’aimer comme tu mérites d’être aimé. Abandonne ton orgueil, tes peines et ton petit vernis.

Tu n’as rien à gagner dans ta peine et tes maux, à moins qu’ils ne te poussent vers ton Ciel intérieur. Lieu de repos. Lieu de clarté. Lieu délicieux.

Reviens. Tu es chez toi.