Archives de catégorie : COMMENT choisir l’Amour au-delà des circonstances

Il ouvrira les bras

Nous étions comme un jardin sans eau, suspendus entre deux mondes. Asséchés, sans espoir de retour. Nous étions comme un arbre dans un sol abîmé. Nos feuilles avaient jaunies et la plupart étaient mortes, tombées avant même d’avoir porté du fruit. Et c’est dans cette Terre étrange qu’il nous a été demandé de vivre.

Et toi, tu ne veux pas rester là, pas plus y vivre qu’y mourir. Et pourtant, ils te demandent de chanter, de sourire et d’y mettre au monde tes enfants. Mais tes enfants non plus ne veulent pas de cette terre là, qui les détruit et les enterre. Tes enfants sont comme toi, ils veulent le Souffle encore plus fort que le petit oxygène que tu leur proposes. Ils veulent la Lumière qui ne meurt pas même lorsque je jour s’éteint.

Tes enfants sont comme toi, ils sont comme moi, les tiens comme les miens. Ils avaient une âme, un jour, et nous en avons perdu le souvenir. Ils avaient un joli cœur d’enfant, plein des beaux cadeaux qu’ils voulaient nous offrir. Aujourd’hui, leur âme est comme une plaie intérieure, et comment leur en vouloir puisque nous-mêmes avons vendu la nôtre?

Où sont passés tes dimanches, dis-moi, qu’en ont-ils fait ? Et toi, où as tu rangé tes photos, tous ces petits papiers d’un temps qui n’en n’a plus rien à faire de toi et de tes petites histoires. Tous ces disparus, partis sans laisser d’adresse au milieu des vivants et des morts, et tu ne les ramèneras pas. Tu dois les enterrer dans le Jardin en attendant les jours meilleurs d’une Vie Nouvelle. Et leur image ne sera plus jamais comme avant car ce que tu cherches à retenir n’existe pas. Ce n’est qu’un tout petit vent qui te ramène vers une joie semblable à la douleur qu’elle a laissée. Car la joie de ce monde, toujours entre deux eaux, toujours passagère, oui, elle est comme de l’eau. Une eau qui garde un peu de l’amertume qu’elle dépose, dans le sillage de ce qui ne revient jamais.

Nous sommes comme un jardin, suspendus entre deux Mondes. Notre feuillage ne fleurit plus et la douleur est là. Tout fait mal et tu ne sais pas pourquoi. Parfois, quelque chose s’allume et tu te souviens que tu n’es pas chez toi. Et tu sais que ton Chant ne peut s’épanouir sur une terre étrangère. Alors, il est temps pour toi d’entamer le chemin du retour. Mais sache que tu devras tout laisser derrière toi. Parce que c’est un chemin où traînent la Solitude et le Doute. C’est un Chemin qui cherche sa lumière, sa tendresse et sa route. Il y a cependant une Promesse que je peux te faire et qui te nourrira : ta Solitude n’est qu’illusion et le Doute le poison qui l’accompagne. Car Il se souvient de toi Celui qui ne sommeille ni ne dort aux portes des villes et du Coeur des Hommes. Alors, je sais que tu reprendras la harpe déposée sur la branche de l’Arbre. Tu te tiendras debout une bonne fois pour toutes. Et tes bras seront grands ouverts sur ce Monde agonisant, comme un Messie sur toutes les vies perdues des Hommes. Et c’est là, je le sais, que tu lèveras les yeux vers le Ciel.

Maintenant, commence à chanter.

Sur ma route, chaque jour, une bougie s’ajoute

A toi la rose et tout ce qu’elle contient. Tu doutes et c’est comme abîmer la fleur de ta propre main. A toi, les jardins, les lendemains ne sont plus incertains. Bien sûr, la colère et le coup et peut-être aussi un peu l’amer. Bien sûr, la guerre sur ton propre rivage, la mer de ton coeur devenue sèche. Toutes ces vagues qui se prennent pour l’océan, il faut t’en amuser. Laisse faire et entre dans ton repos. Laisse faire, porté, enfin, par ces flots qui remuent et racontent des histoires. La tienne, la mienne. Ne vois-tu pas que ces histoires sont comme de petits enfants à prendre par la main ? Ne vois-tu pas que ces histoires sont minuscules au regard du souffle qui t’anime et d’ailleurs, y peux-tu quelque chose ? Tous ces petits contes intérieurs de l’enfance malheureuse, voilà le mal susceptible de t’emporter. Et sur ces manques d’amour, tous posés sur l’ignorance de tes proches, tu construis des châteaux, des donjons, et des douves pour la vengeance. Dans les cachots, tu enfermes l’ignorance, les cœurs mangés par leur propre peine. Crois-tu vraiment que l’intention de l’ennemi est consciente d’elle-même ? Ne vois-tu pas l’ombre de l’amour projetée sur la main qui te pousse ? Juste un oubli de soi et voilà la guerre qui commence. Mais enfin, avoir raison de l’autre, avoir raison tout court, pourquoi perds-tu ta Vie là-dedans ? N’en as-tu pas assez de te voiler la face sous l’argument que tu avances ? Et maintenant que tu as gagné, comment te sens-tu derrière ta petite victoire ? As tu apporté quelque chose dans ce monde difficile et presque entièrement consumé ? Réfléchis. Le mal pourrait-il, finalement, sortir d’un aveuglement à ta propre douleur ? Ces couches de peines dans ta gorge et tes poumons, ces noyaux et ces graines de chagrins dans tes intestins, tes petits trous intérieurs, tu pourrais choisir d’y mettre autre chose que des armes. Le guerrier ne doit pas être un soldat. Le soldat, c’est fait pour l’assujettissement. Le guerrier est là pour la mémoire de la Vérité. Son épée est tranchante pour le dévoilement de l’Amour. Car qu’est-ce que la Vérité si ce n’est le rappel à toi-même ? Ce que tu n’as pas oublié de ton Seigneur intérieur : le ciel bleu, les tendresses sans nuages. Souviens-toi, souviens-toi, avant d’abîmer la fleur et d’en accuser l’autre, ton proche comme celui que tu appelles « lointain », que rien n’est assez éloigné qui ne peut te revenir. Tu appelleras cela ton destin ou ta fatalité, mais vois que parfois c’est toi qui a semé. Y-aurait-il un autre mal que celui de ta propre ignorance ? Y aurait-il une autre dévastation sur la terre que celle de leurs inconsciences, incroyablement justifiées et portées par la volonté de gagner le monde ? Et gagner quoi, et sur qui ? Comment celui qui creuse un trou ne voit-il pas que c’est là sa propre tombe ? Comment ne comprend-t-il pas que la pierre revient sur celui qui la roule ? Pourquoi ne pas laisser tous ces combats se faire sans toi ? Tu me diras, je sais, que les fusils sont nécessaires à la lutte. Et je te réponds que même si la forme pourrait parfois te donner raison, quelle en est la finalité ? N’oublie pas que c’est toujours ta guerre intérieure à revendiquer ta propre justice, ici, qui assassine les enfants et fait pleurer les hommes, là-bas. Maintenant que tu sais que tu n’es jamais séparé du monde, que réponds-tu pour toi-même ? Irais-tu vers la consciente Lumière ou choisiras-tu l’ignorante Obscurité ?

Comprends que sur ta route, chaque jour, une bougie s’ajoute, qui pourrait bien être toi.

Quel choix as-tu fait si tu n’as pas choisi l’Amour ?

Ami, l ’Amour dont je te parle n’est pas l’amour sentimental du monde, plein de miel et de bonbons collants retrouvés au fond des petites poches de ton petit coeur, coincés entre l’amertume d’hier, les souffrances d’aujourd’hui et l’illusion de demain. Ce petit coeur desséché d’un égo distendu, inversement proportionnel à la brûlante douceur du pardon. Cette eau légère et limpide abaisse tes prétentieuses montagnes intérieures tout autant qu’elle comble tes obscures vallées.

L’Amour dont je parle est pure lumière, don absolu et beauté du monde. La beauté d’une fleur ne se discute pas, elle nous éclaire de l’intérieur et nous envoie son miracle, celui-la même qui a créé le monde. Cette fleur, fût-elle un pissenlit, est digne d’intérêt. J’aime aussi toutes les orchidées, tant qu’on me concède la liberté de ne pas les installer sur mon territoire. Je n’ai rien contre ceux qui aime les orchidées, bénis soient-t-ils. Et je n’irai pas non plus leur expliquer qu’ils ont torts. Sans doute à cause du mystère de cet Amour là. Je n’ai rien contre personne. Je porte dans mon cœur un coin de ciel si incroyablement ouvert et bleu, que j’ai choisi d’y faire ma demeure et c’est mon trésor. Il y faut des yeux pour voir et des oreilles pour entendre tout ce qui se dissimule derrière ce que nous croyons savoir, connaître et comprendre de l’autre, surtout de l’autre. Ne pas être un voleur de joie. S’approcher avec un peu de tendresse et beaucoup d’humilité de celui qu’on croit connaître. L’Amour est éternel. Il est Lumière et Sel. Il prend racine et s’installe doucement chez celui qui a gardé son cœur d’enfant, qui se souvient de l’émerveillement du Divin et de la puissance du Miracle. C’est de cet endroit là que j’ai choisi d’aimer.

Alors je te demande, quel choix as-tu fait,mon ami, si tu n’as pas choisi l’Amour ?