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L’heure bleue

Il y a dans cette heure délicieuse nommée « heure bleue » toute l’espérance du monde que tu peux créer. Aussi, reçois le parfum magnifique de cette heure entre deux ciels.

L’heure bleue est le si joli moment entre la lumière et l’obscurité où le ciel fonce sa couleur claire en préparant sa nuit, l’instant le plus lumineux précédant le crépuscule . Mais comme un bonheur n’arrive jamais seul, l’heure bleue revient à l’aube. Un cadeau d’une quinzaine de minutes juste pour vivre la magie du vivant. L’heure bleue est comme une invisible porte avant, ou après, les tumultes et les orages de ta journée. En été, cette heure est la plus favorable pour sentir le parfum des fleurs. Et c’est aux premiers instants de  l’heure bleue  que l’ensemble des oiseaux se met à chanter. Cette symphonie ne dure que quelques minutes avant que la vie ne reprenne son cours. L’heure bleue scelle le passage entre le visible et l’invisible. Tout semble au repos, et pourtant tout est en travail. Ceux qui prient sont déjà debout, ils savent que c’est le temps de l’exaucement. A cet instant précis, pour quelques minutes seulement, s’ouvre un passage. Il y a là le silence, tout le pouvoir créatif du commencement des Mondes. Car l’univers a été créé dans une bulle de parfait silence. Rien à voir avec un bruyant Big Bang. Le bruit, c’est une parade du vivant, un faux-semblant de respiration humaine. Seul l’intimité du silence donne la vie. Dans cet espace, je peux entendre les battements de ton cœur et le mien. Et c’est à cet endroit que le Divin t’écoute et te répond. Tu fermes les yeux et ton Être te parle. A condition que tu te taises. Que le bruit mental, incessant qui te tient lieu d’objectif de vie se calme et s’apaise. « Fais silence, et connais que je suis Le Créateur» dit la Torah.

Tais-toi. Pour une fois, tâche de grandir un peu. Pousse en vertical, prends de l’expansion et caresse ton ciel intérieur. Ton Cœur profond est bleu. Un bleu précieux d’une entre-deux vies, entre deux morts qui n’en sont pas. Si tous les cœurs du monde se parlaient quand s’élève l’heure bleue, il y aurait la Paix sur la terre, c’est absolument certain.

Pourquoi vouloir décrocher une si lointaine et turbulente lune quand d’incroyables jardins intérieurs attendent ta semence et ta joie ?

La tranquille et superbe heure bleue est le tendre rappel de l’Amour.

Réveille-toi s’il-te-plaît.

L’attente au jardin

J’aurais voulu les crinolines comme un pompon posé sur ta poitrine. Sous les jupons, la joie, le mystère et les soupirs. Les fleurs comme des collerettes et des figures, et puis aussi le lointain paysage. Le ciel mangé par les vallées, les arbres et les collines posées pour faire joli.

Il y a là une femme assise, jeune, pensive, un peu enrubannée. La robe est blanche, mousseuse comme de la petite crème. Un long ruban azur entoure la taille et serpente jusqu’à la terre, ocre où peut-être beige. Tout dépend du regard et de la couleur de l’œil qui la regarde.

Il fait doux, tendre, c’est le plein été. C’est le temps des fleurs posées à nos pieds, éclatantes et bientôt fanées par la chaleur. C’est le temps d’un joli chapeau rond presque blanc, cerclé de soie grise, comme un pâle rappel de l’automne à venir. Car l’été ne dure jamais et ne fait que passer vers vous. Puis il traîne un peu, brûlé une dernière fois pour se noyer dans l’automne. Il sera temps alors d’ouvrir votre joli parapluie. A moins qu’une petite ondée ensoleillée vous y pousse doucement un peu avant. Mais alors la pluie est incolore, presque bleue et pas tout à fait grise. Elle est très douce et ressemble à des larmes. Elle me rappelle les chagrins des amours jeunes, les colonies de vacances, les tendres flirts et les petits cheveux.

Je ne sais pas ce que cette jeune fille assise sur sa chaise en volute forgée cherche à me dire. Son regard insiste à vouloir une réponse qui semble déjà connue. Je cherche la question, la petite étoile filante de son cœur vers le mien. Elle m’interroge et me dit « Il est possible que ce que tu demandes viennes à toi. Et alors, que répondras-tu à l’Amour qui revient ? »

Oui. Que répondras-tu à l’Amour qui revient ?