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C’est dans le calme et la confiance que sera ta force

Avant d’atteindre le jour de ta présentation au monde, tu devras demeurer dans le désert. Et cette idée même peut déplaire au personnage que tu mets en scène tous les jours de ta vie. Je comprends que cela puisse froisser les ailes minuscules que tu t’aies fabriquées au fil du temps. Et quand je dis au fil du temps je parle de tous ces jours que tu as fait tiens depuis ta mise au monde. Car tu crois encore que tu es né quand tu ne fais que survivre, aux dépens de toi-même et des autres aussi. Et dans ta petite et possessive création, tu te crois maître des lieux. Tu tournes dans ton petit cercle de « pouvoir créatif » avec toutes tes prétentions de libération de toi-même et des autres. Et je crois bien que la Vie se moque bien de ta collection de petites images intentionnelles. J’irais même jusqu’à dire qu’Elle pourrait en rire si ce n’était pas si désespérant. D’un point de vue humain je veux dire. Car la Vie ne désespère jamais de toi, cela se saurait. Elle continue encore et encore de venir à toi avec une patience infinie et très tendre. Et la tendresse de l’Amour prend parfois des tournures soudaines qui nous paraissent inappropriées. Tu voudrais la petite comptine de l’enfance, la jolie boîte à musique censée t’offrir tout ton tas de jolis rêves. Et voilà que, parfois, c’est le tsunami de l’épreuve à laquelle tu crois pouvoir résister. Et le meilleur de l’histoire, c’est quand tu dis “ne pas vouloir y résister”, (je me dois de reconnaître que tu as bien appris ta leçon). J’observe que tu mets en place toute une stratégie intérieure et très humaine qui ne te mènera nulle part. Pas là, en tout cas, où tu crois vouloir aller. Les stratégies du Monde ne sont que de fausses lumières. Ton développement personnel est le médiocre chemin de compensation à toutes tes pertes. Bon, ce pourrait être un début (et je dis ça simplement parce que je ne veux froisser personne). Mais enfin, ne vois-tu pas que tu es perdu ? Perdu en toi-même, perdu avec les autres que tu n’arrives pas à comprendre parce que tu te connais si mal ? Tu poursuis une quête inutile qui est la quête du « moi-même » dans le Monde. Tu résistes à l’Amour qui pourrait bien te dissoudre. Laisse-moi corriger, qui très certainement te dissoudra. Mais cela, tu ne le veux pas. Tu veux poursuivre des rêves chimériques d’accomplissements personnels, romantiques, sexuels, financiers, artistiques, voyageurs et lointains, et quoi d’autre encore ? Tous ces accomplissements de toi-même te laisseront dans ton enfer. Ils sont inutiles et vains. Toute la souffrance du monde est là pour que tu t’en souviennes. Toute ta souffrance est là pour que tu ne t’endormes pas complètement. Voilà pourquoi tes boîtes à musique ne te seront d’aucune utilité. Elles sont la voix des trompeuses sirènes qui t’entraîneront vers le fond. Et toi, tu te laisses glisser avec délectation vers le sombre et l’oubli de ta merveilleuse Nature. Tu crois que tout ce qui brille, qui chante ou qui semble nouveau, a de la valeur. Tu es simplement très paresseux, tu laisses tomber à terre tout ce qui pourrait te sauver de ton « toi-même ». Et peut-être même, ici et maintenant, ce que j’essaie de te dire, cela aussi tu le laisseras passer. Et tu dis encore « je sais » quand je te dis cela, parce que tu n’as pas encore renoncé à ce qui, en toi, croit savoir : ton Ego spirituel est dangereux pour nous tous.

Ce « savoir » me montre simplement que tu es encore plein de toi-même et que tu n’as pas capitulé devant la Vie. Ou l’Amour. Ou Dieu. Tu feras ton marché avec les mots qui te conviennent (là encore, je ne voudrais reveiller personne). Comme tu as toujours fait, devant ce que tu ne comprends pas, ce que tu n’as toujours pas vu, et toujours pas entendu. Perdu tu es, perdu tu resteras jusqu’à ce que l’air devienne irrespirable ou manquant, jusqu’à ce que tu cesses de vouloir avoir raison pour justifier le mal chez l’autre, l’injustice chez toi, ô pauvre petite personne que tu es, ballottée par des flots incertains et de soudaines tempêtes personnelles. Et tu n’accomplis rien de ton Essence venue ici pour mettre fin à la misère intérieure de chacun. Tu te vis tantôt au sommet de la montagne et tu attends un brillant futur, un amour éternel, un fabuleux voyage. Puis tu te regardes sombrer dans les abysses. Avant de rebondir encore grâce à de pitoyables et fragiles montgolfières.

Bien sûr, les problèmes du monde, les injustices et les violences, mais tant que tu te croiras dans le camp des « bons » rien de ce que tu nous apportes ne viendra nous aider. Si seulement tu pouvais te taire, ton silence pourrait laisser passer la Lumière. Tu pourrais enfin ouvrir ton Coeur et tout laisser tomber. Capituler. Abandonner, enfin, ta petite et délicate « volonté personnelle «  de vouloir changer, t’améliorer. Il ne s’agit pas de t’améliorer : l’enfer, dois-je te le rappeler, est pavé de toutes tes bonnes intentions. Pourquoi vouloir arranger le médiocre et la petitesse ? Pourquoi vouloir garder l’illusion de pouvoir aimer vraiment ? D’où te vient cette idée bizarre que cela même est possible ? Les pâles qualités de ta petite personne que tu tentes à « vouloir développer » finiront bien par ressortir un jour sous ce vernis de piètre consistance que tu nommes « amélioration ».

Il suffit d’attendre.

Va dans ton désert et fais face, enfin, à ta souffrance, tes limitations et tes repères trompeurs. Tu verras, peut-être, que tout cela n’a pas d’autres origines que ta misérable condition sur cette terre. Tant que tu ne demandes pas Grâce, tu ne pourras pas en sortir. Chercher à l’extérieur de ton Coeur est le chemin de toutes tes désillusions. Il est à l’opposé même des retrouvailles que tu cherches.

Reviens à toi, apprends à pousser de l’intérieur plutôt que de repousser tout ce qui te dérange et que tu crois en-dehors de toi. (Note que j’apprécie ton sens de l’humour, mais celui-là risque fort de t’être préjudiciable).

Tes propres forces, aussi louables soient-elles, sont vouées à la mort. Il est temps.

Cesse d’alimenter ton mental à vouloir chercher des causes à tout ce qui t’arrive, des raisons à tout ce qui te pèse et deviens un Être courageux. Prends le chemin du retour. Car la souffrance n’est ni à vouloir, ni à accepter : elle est à vivre. Laisse-la te traverser, fais « corps » avec elle et plus rien ne fera obstacle à cet Amour que tu cherches puisque l’Amour, c’est Toi. Laisse circuler le Divin, le Plus Grand, le Plus Puissant. Alors tu pourras nous atteindre aussi. Laisse ta « personne » qui n’est personne, ton minuscule et pourtant très suffisant « moi » se retirer. Toutes tes défenses que tu justifies et qui nous détruisent : reconnaît-les. Définitivement. Renonce. Alors, tout en toi circule et revient à la Vie. Alors plus rien n’est à réparer puisque tout est nouveau et que tout en toi renaît.

Tu redeviens pour nous Dieu sur la terre. Et je redeviens pour toi Dieu sur la terre. Nous sommes tous ces Dieux intérieurs, reliés entre nous par la Grâce du Dieu Créateur des mondes. Cette Source qui nous porte avec son Souffle, celui-là même qui te permets à l’instant de respirer sans que tu y prêtes attention.

Reviens Te retrouver. Retrouve le calme et la confiance. De là naîtra ta Force, ta Paix. Toute la Clarté dont le Monde a besoin pour s’éveiller.

Avoir une vie

Il y a cette voix à l’intérieur de toi qui te parle. Je n’évoque pas ici tes complaintes et tes scories, la petite histoire mentale de ton jour. Je veux dire, cette voix, au plus profond, qui essaie de t’ouvrir vers la Lumière et la Joie. Quand la douleur est forte, la déchirure est profonde. Quand l’inutile regret frappe à ta porte, c’est que ton regard ne se porte pas au bon endroit. Tu regardes en arrière, tu espères en demain, tu oublies que l’espoir te déplace vers un temps qui n’existe pas. Et tu perds ta vie en croyant la poursuivre. Ton Coeur ne brûle pas encore assez. Le trou n’est pas assez grand, la plaie pas assez profonde. Certains d’entre nous ont l’intense résistance de ceux qui ne veulent pas céder. L’orgueil des petites guerres et des petites victoires. Ô les jolis enfants dans les jardins, qui se prennent pour des adultes, des grandes personnes qui n’ont décidément de grand que les chagrins d’une enfance mal aimée. Et ça combat dans les taillis, ça s’aime et ça se cache. Ça se perd et parfois, même, ça s’assassine et ça se tue. Le temps n’est pas méchant, mais c’est ta volonté de ne pas vouloir guérir qui nous fait mal. C’est le mouchoir que tu mets dans ta poche en prévision des jours à venir. Toutes ces amertumes, ces règlements de compte, voilà ce qui nous abîme. Toutes ces mamans qui ne vous ont pas assez câlinées. Tous ces papas qui n’ont pas su vous porter. Et ça pleure et ça crie, ça fait un gros bruit et de gros sanglots. Tu oublies l’essentiel : avant l’adulte, l’enfant. Avant le grand, le petit. Comme toi. Des pas grandi. Des mal-aimés. Comme toi. Il était ton dieu, ton héros : laisse-le s’écrouler. Et sors-la de ton infantile imagination. Descends-les de tes impalpables nuages. La souffrance du manque d’amour en lui, tout ce qu’elle-même n’a pas bien reçu, voilà que je le retrouve chez toi. Pour faire autrement, ils auraient dû grandir, prendre en croissance et en ciel. Mais ils ne l’ont pas souhaité ou ils ne l’ont pas vu ou même, ils n’ont pas su. Et parfois, il te faudra laisser derrière toi ceux que tu voudras sauver à tout prix. Sortir du conditionnement d’un amour filial, marital ou amical. Car il ne s’agit pas pour toi d’accepter la maltraitance et les coups : simplement d’apprendre à quitter sans colère, car alors elle se retournerait contre toi et tu serais blessé de nouveau. Et alors, où aller ? Chacun, ici, fait de son mieux. C’est l’ignorance qui construit les guerres, les séparations et peut-être même, les tremblements de terre. Va savoir. L’ignorance de toi-même, ton ombre projetée, tes histoires qui ne sont même pas à toi et que tu ramasses pour en faire des petits bouquets d’excuses. Mais pourquoi ne pas juste les lancer au bord du chemin ? Alors tu pourrais lever tes mains vers le ciel. Alors ton Coeur suivrait, et même, tes yeux pourraient nous éclairer à cause du regard d’amour vrai que tu nous porterais. Des abysses de tendresse se déverseraient sur nos mondes par la Grâce de ta Clairvoyance. Tu comprendrais qu’il y a un temps pour tout sur cette terre. (Si tant est que le temps existe, ce qui est un mensonge, une petite bille dans un bocal, mais ça n’est pas le sujet). Il est question de toi et de l’état de ta vie. Vois que rien ne te sépare de l’Amour et de la Paix de ta nature profonde. A part ton histoire et un petit orgueil de vie. Un petit qui veut toujours avoir raison et entretient la blessure. Et tu n’es pas plus ton corps que ton mental. C’est pourquoi ton sang ne nous apportera rien, mais ton rire sûrement. La vie, c’est de la balle à faire rouler, de la douceur en pelote et des baisers en pagaille. Quand tu auras vu, tu ne pourras plus faire autrement que de venir t’amuser. Bien sûr, tes larmes et toutes tes émotions remontées, bien sûr, encore tes grands manèges à l’horizon, ta gravité qui te tire vers le bas, qui n’est même pas de la profondeur. Mais ça n’est pas grave, je t’assure. La Vie est un merveilleux clown autant qu’un grand sage. Elle est Christ, elle est toi, elle est moi. Elle est Bouddha, elle est Mère Teresa. Elle est bleue, noire aussi, et Merlin l’Enchanteur. Elle est dans le juge, elle est dans l’assassin. Elle est dans le dictateur, elle est dans le Saint. Elle est dans le pétale, elle est dans le charnier. Elle est dans le clou, elle est dans l’olivier. Elle est dans la vague, elle est dans l’océan. Elle est dans l’onde, elle est dans le chuchotement. Elle est dans ta naissance, elle est dans ta mort. La Vie, « ta » Vie, sur la terre des hommes ne t’appartient pas. Elle est partout, en tout, à jamais. Évidemment. Puisque la Vie, c’est toi.