Sur ma route, chaque jour, une bougie s’ajoute

A toi la rose et tout ce qu’elle contient. Tu doutes et c’est comme abîmer la fleur de ta propre main. A toi, les jardins, les lendemains ne sont plus incertains. Bien sûr, la colère et le coup et peut-être aussi un peu l’amer. Bien sûr, la guerre sur ton propre rivage, la mer de ton coeur devenue sèche. Toutes ces vagues qui se prennent pour l’océan, il faut t’en amuser. Laisse faire et entre dans ton repos. Laisse faire, porté, enfin, par ces flots qui remuent et racontent des histoires. La tienne, la mienne. Ne vois-tu pas que ces histoires sont comme de petits enfants à prendre par la main ? Ne vois-tu pas que ces histoires sont minuscules au regard du souffle qui t’anime et d’ailleurs, y peux-tu quelque chose ? Tous ces petits contes intérieurs de l’enfance malheureuse, voilà le mal susceptible de t’emporter. Et sur ces manques d’amour, tous posés sur l’ignorance de tes proches, tu construis des châteaux, des donjons, et des douves pour la vengeance. Dans les cachots, tu enfermes l’ignorance, les cœurs mangés par leur propre peine. Crois-tu vraiment que l’intention de l’ennemi est consciente d’elle-même ? Ne vois-tu pas l’ombre de l’amour projetée sur la main qui te pousse ? Juste un oubli de soi et voilà la guerre qui commence. Mais enfin, avoir raison de l’autre, avoir raison tout court, pourquoi perds-tu ta Vie là-dedans ? N’en as-tu pas assez de te voiler la face sous l’argument que tu avances ? Et maintenant que tu as gagné, comment te sens-tu derrière ta petite victoire ? As tu apporté quelque chose dans ce monde difficile et presque entièrement consumé ? Réfléchis. Le mal pourrait-il, finalement, sortir d’un aveuglement à ta propre douleur ? Ces couches de peines dans ta gorge et tes poumons, ces noyaux et ces graines de chagrins dans tes intestins, tes petits trous intérieurs, tu pourrais choisir d’y mettre autre chose que des armes. Le guerrier ne doit pas être un soldat. Le soldat, c’est fait pour l’assujettissement. Le guerrier est là pour la mémoire de la Vérité. Son épée est tranchante pour le dévoilement de l’Amour. Car qu’est-ce que la Vérité si ce n’est le rappel à toi-même ? Ce que tu n’as pas oublié de ton Seigneur intérieur : le ciel bleu, les tendresses sans nuages. Souviens-toi, souviens-toi, avant d’abîmer la fleur et d’en accuser l’autre, ton proche comme celui que tu appelles « lointain », que rien n’est assez éloigné qui ne peut te revenir. Tu appelleras cela ton destin ou ta fatalité, mais vois que parfois c’est toi qui a semé. Y-aurait-il un autre mal que celui de ta propre ignorance ? Y aurait-il une autre dévastation sur la terre que celle de leurs inconsciences, incroyablement justifiées et portées par la volonté de gagner le monde ? Et gagner quoi, et sur qui ? Comment celui qui creuse un trou ne voit-il pas que c’est là sa propre tombe ? Comment ne comprend-t-il pas que la pierre revient sur celui qui la roule ? Pourquoi ne pas laisser tous ces combats se faire sans toi ? Tu me diras, je sais, que les fusils sont nécessaires à la lutte. Et je te réponds que même si la forme pourrait parfois te donner raison, quelle en est la finalité ? N’oublie pas que c’est toujours ta guerre intérieure à revendiquer ta propre justice, ici, qui assassine les enfants et fait pleurer les hommes, là-bas. Maintenant que tu sais que tu n’es jamais séparé du monde, que réponds-tu pour toi-même ? Irais-tu vers la consciente Lumière ou choisiras-tu l’ignorante Obscurité ?

Comprends que sur ta route, chaque jour, une bougie s’ajoute, qui pourrait bien être toi.

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4 réflexions au sujet de « Sur ma route, chaque jour, une bougie s’ajoute »

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