Archives de catégorie : COMMENT traverser la souffrance

Tout ce qui est mis en Lumière devient Lumière

J’ai marché sur Ses mains avant de marcher sur l’eau. J’allais avec le Coeur en avant et pourtant les ténèbres restaient consistantes et sévères. Depuis l’enfance et la naïve petitesse de l’Attente, je cherchais et je ne trouvais pas. Je cherchais dans le Monde, dans la lumière et les histoires. Je cherchais dans un autre la force et la solidité. Et, parfois, il est arrivé que cela soit bon et lumineux. Mais la fragilité t’explose en face car l’Ignorance est une bombe à retardement. Alors tu reprends ton chemin, et ton petit courage te porte sur la route. Et les jolies tendresses du Monde aussi. Un peu. Et de nouveau des voyages et des montagnes. Des attentes et des douleurs. Et puis vient la petite plaine, parce que la Vie sait être bonne. Tu bois à la fontaine d’un repos qui, pour être bien mérité, n’est pas encore certain. Il y a pourtant cette petite Eau Pure, ce calice vivant qui coule à l’intérieur de toi. Et tu ne sais d’où elle vient ni où elle va, car c’est le propre de l’Eau. Et c’est cette Eau qui te porte encore quand ton âme s’apparente à de la glace, au rude hiver d’une saison infernale. Et tu observes que tout le feu des enfers ne te réchauffe pas mais entretient ta souffrance. Et cette fausse lumière t’entraîne à croire que c’est là que tu dois vivre. C’est la puissance d’un mensonge qui n’éclaire que ton égo et te maintient dans l’illusion d’une damnation qui serait éternelle. Et quand je parle de l’enfer, je parle ici de cet endroit sur la Terre qui te porte. J’évoque le propre enfer qu’est l’oubli de toi-même et de ta puissance. Non pas une misérable puissance égotique, non pas le plus minuscule et le plus pathétique de ta personne. Non. J’évoque ta Lumière et le Silence des profondeurs. Car cette Lumière creuse un trou à l’intérieur de toi, aussi sûrement qu’elle apparaît chaque matin pour la Vie. C’est cette Lumière là que tu dois retrouver comme si ta vie en dépendait. Car tant que tu crois que tu n’as besoin de rien c’est que tu as mort. Et c’est pour te réveiller que la Vie t’ouvrira les bras afin que tout s’en aille de toi. Tes amours, tes biens, tes enfants, tes voyages et toutes tes histoires.

Enfin, tu seras devenu léger, l’Eau pourra te porter.

Nos chagrins sont un voyage intérieur

C’est l’heure du petit miracle, une toute nouvelle journée. Quelques beaux arbres et des fleurs en vrac, voilà l’aumône et la tendresse.

Quand le coeur est touché la joie se met à l’ombre. C’est un temps où les temps changent, c’est la friction de la Vie. Quelque chose en vous veut retenir à jamais tandis que tout votre Être tend vers le nouveau et la Vie est mouvement et ne peut s’arrêter ni même le feindre. Il y a le petit en vous qui veut son nounours, il y a le Grand que vous êtes, le Puissant par l’Amour, le faiseur de miracles. Car les miracles existent et vous, vous faites semblant de l’avoir oublié. La Forme humaine a pris le pas sur l’Etre et vous dansez une course folle vers l’oubli, le manque d’air et la poussière. Dansez autant que vous voulez cette parade insensée mais n’oubliez pas que celui qui creuse un trou y tombe. Et moi, quand je regarde dans vos yeux je vois tout l’Univers et aussi la création du monde. Je vois les anges, les archanges et les petits cailloux au bord du chemin. Vos chagrins sont comme mes chagrins puisque rien ne nous sépare. Vos larmes sont comme des petits soleils dans la mémoire du temps, qui ouvrent un chemin et vous ramènent à la Vie. Car les morts ne pleurent plus, ils sont dans la Joie. Ils se rappellent enfin qu’ils sont l’Amour et ne peuvent se perdre. Et moi je vous dis pourquoi attendre une éternelle promesse quand l’aube d’un jour nouveau est à vos pieds et que le moineau est en route ?

Soyez les messagers des bonnes nouvelles, le puit sur le chemin et l’abri par grand vent. Quand la Vie vous pousse vers l’avant pourquoi vouloir la retenir ? C’est ça qui vous fait mal parce que vous ne vous laissez pas traverser. Les vents intérieurs ressemblent à la poussière qui danse dans la lumière une après midi d’été. Tout se met à bouger et voilà que votre histoire n’a plus ni commencement ni fin. Et vous, vous voudriez que rien ne change, que chaque chose soit à sa place et que le soleil s’immobilise. Vos chagrins sont comme vos nuits, agités et parfois meurtriers. Et moi je vous dis, pour chaque larme qui coule une prière s’exauce. La demande d’un jour nouveau, le retour de l’aimé, la Paix du peuplier sous la fenêtre. Tous ces petits trous qu’elles creusent en vous assoupliront vos cœurs si vous les laissez faire. Suivez cette petite eau qui va vers le courant et buvez à grands traits la Source qui ne tarit jamais. Le ciel n’est jamais plein et la terre est vaste.

Vous trouverez votre place, vos racines et vos fruits.

Vous serez pour le monde le sel et la lumière.

Celui qui sème avec larmes moissonne avec allégresse

C’est le chagrin, la peur, la douleur, qui donnent naissance à cette petite eau. Petite eau devient long fleuve, sanglots, torrent tumultueux, incontrôlable. Vue du ciel, cette eau qui s’écoule est majestueuse. Il s’agit d’un liquide précieux, pure et salé, porteur d’espérance.

Car chaque larme tombée à terre assouplit les résistances de ton cœur. Le sel à l’intérieur aide à te souvenir qu’une graine a été semée. C’est le sel de la terre qui accompagne la lumière que tu es dans ce monde.

Parfois, tes larmes sont une petite eau pour la Joie. Tu as tellement souhaité et voulu cette création que tu t’autorises enfin à vivre ! Ton cœur éclate sous cette indicible émotion. Et quand ton cœur éclate, il en ressort de précieux et purs joyaux.

Tes larmes pour ta joie, tes larmes pour ta peine, offrent aux autres la liberté de sentir battre leur Cœur profond. Tes larmes sont contagieuses, tout autant que tes peurs et tes joies. Si tu n’avais pas oublié qui tu es déjà, tes larmes seraient inutiles. Dans le Royaume, elles ne sont pas nécessaires car l’Expérience est pure et douce. Les fleurs y sont toujours tendres et l’Amour immortel. Dans cette plénitude, tout est vivant, étincelant et joyeux.

Tes larmes pour ta joie, tes larmes pour ta peine, lèvent les obstacles, dissolvent tes résistances. Elle sont le révélateur de ce que tu appelles « nostalgie », cette douloureuse émotion, cette pensée que tu es loin de chez toi et que tu t’es perdu. La nostalgie est l’indication diffuse d’être déconnecté de toi-même. D ’avoir oublié quelque chose et tu ne sais plus quoi. Elle t’indique qu’il est temps pour toi de rentrer à la maison, de retrouver ta puissance et ton repos. Bien sûr, il y aura encore et toujours quelques allers-retours mais c’est sans importance tant que la direction est connue.

Comprends. Quand les larmes montent, ton corps prends le relais et tu te sens submergé. Tu pleures souvent bien au-delà de la peine, tu ne sais d’ailleurs même plus pourquoi tu pleures et tes pensées amènent continuellement d’autres pensées souffrantes. Ce sont tes souvenirs, tes mémoires, tes trahisons, tes échecs et tes pertes. Les enfants font la même chose quand il s’endorment, épuisés par les sanglots. C’est une manière pour le corps d’apaiser les tensions et de soulager la vie. La puissance de tes larmes est proportionnelle à la puissance de tes résistances. Elles dissolvent les cailloux dans la rivière, soulagent le corps, permettent une libération, ouvrent un chemin vers la plénitude et la joie. Elles sont amicales. Accueille-les avec tendresse. Chaque larme qui tombe de ton œil t’apporte la clarté nécessaire.

Les larmes ouvrent les yeux des aveugles.

Alors, tu peux voir que ce que tu cherches c’est ta joie. Pour l’instant tu fais l’expérience d’habiter un endroit émotionnel intérieur qui ne t’autorise pas à être heureux.

Plus tu as une personnalité sensible et plus les larmes viennent aisément. Certains êtres, au contraire, ne pleurent jamais. Ils gardent en eux cette petite marée tranquille et belle. Seul le cœur brisé permettra la montée des eaux. C’est pourquoi ne soupire pas quand le cœur de ton prochain est enfin fendu et transpercé. Car c’est la Vie qui passe et se fraie un chemin. C’est la goutte d’eau tombée sur la pierre qu’est le cœur endommagé, nécessaire à la guérison.

Toutes nos larmes sont un chemin de grâce et de renaissance. Les écluses des cieux s’ouvrent, nous pouvons renaître et tout recommencer.

Respirer dans la perte

Sous la pression, sous la tension, la Vie t’offre une nouvelle étoile, un tendre chemin de renaissance.

Quand la douleur de la perte t’entoure et te fait mourir, c’est le moment d’y aller et de traverser. Comme les fortes vagues dans lesquelles il t’est conseillé de plonger plutôt que de te laisser prendre et rouler.

Plonge. Dans le feu de l’absence, la douleur de ce qui semble définitif et improbable, la fournaise de la maladie, la distorsion de tout ce qui, dans ta vie, semblait réel. Fais de la blessure une offrande à toi-même pour la résurrection de la pure merveille que tu es. Parce que tu t’es oublié, tu as cru à l’existence des méchantes sorcières, tu as pensé que la Vie réglait ses comptes avec toi quand tu projetais simplement tes frayeurs et tes doutes.

Plonge dans la vraie Compassion. La vraie Compassion est l’acception totale de ce qui est. Plonge dans la vraie Compréhension de cet Amour inconditionnel pour toi-même et l’honneur absolu pour le chemin et le choix des autres.

Si je te dis « tout ça est sans importance » tu vas m’en vouloir. Et pourtant, quand tu auras traversé tu comprendras. Quand tu auras traversé tu verras. Car l’important n’est pas de « comprendre » mais de « voir ». Ce que tu vois se transforme. C’est la puissance de la Lumière. Plonge. Permet à cette énergie de te servir. Deviens souverain et règne au milieu de tes ennemis. Tes ennemis ne sont pas à l’extérieur de toi, ils sont ton identification à la fausse personnalité que tu choisis de nourrir. Alors tu mets la flamme de l’enfer en-dehors de toi et même tu l’utilises pour punir les autres de ta propre création. Tu mets dans le regard de ton prochain ton napalm intérieur. C’est dire comme tu te détestes encore.

Les hindous appellent « Samskara » la boule d’émotions endurcies que tu préserves en toi, les tendances résiduelles qui font partie des conditionnements. Ceux qui sont qualifiés de « négatifs » entravent ton évolution. Ceux que l’on nomme « positifs » peuvent t’entraver aussi. Ce sont les bonnes émotions que tu n’as pas « laissé passer » non plus. Tu les stockes comme si elles ne devaient jamais revenir. Ton cœur émotionnel se change en container et se remplit de tes petits trésors. C’est une autre façon de ne pas avoir confiance dans le mouvement de la Vie. C’est te faire croire que l’océan tout entier pourrait disparaître et que les vagues se contentent de mourir sur le rivage pour ne jamais revenir. Tu sais bien que c’est faux. Vois. Les vagues vont et viennent et ne paraissent pas vraiment mourir. Tu vis comme étant la vague et ta condition te paraît éphémère. Mais l’océan est éternel et toi-même tu appartiens à l’océan, alors que crains tu ? Pas même la mort. La vague meurt sur la rive tandis que ton âme chante pour l’éternité dans l’océan de la Source.

Alors respire. Entre dans le souffle de la fournaise de ce moment présent horrifique, possiblement infernal. Abandonne ton faux pouvoir, ta fausse énergie, toutes tes inutiles tentatives d’aller chercher l’Amour en-dehors de toi-même. Sors de l’illusion d’une Toute-puissance extérieure à l’Etre unique qui est toi quand tu choisis d’être vrai.

Comme le soleil à l’aurore, la Paix est toujours là. Tu ES la Paix originelle. Tu ES l’Amour, l’Innocence et Joie. Tu ES tout cela depuis la création du monde. Tu dois juste retrouver la mémoire.

Aussi, traverse, je t’en prie, les fournaises avec courage et loyauté. C’est le feu divin que tu voudrais éteindre, la tendre brûlure que tu as demandé, la lumière de l’Amour au milieu des cendres.

 

 

Les nouveaux commencements

Certains jours sont plus douloureux que d’autres. Ils vous entraînent dans des eaux boueuses. Certains jours sont plus durs, ils sont comme du métal, de l’acier, de la mémoire inoxydable. Ces jours- là,  la vie ne se justifie pas,  la mémoire est pleine et le coeur inaccessible.  La superficielle incompréhension du dehors, les faux-semblants, les postures enfilées par de plus forts que vous, de plus abrupts, de plus policés, suffisent à vous submerger. La chute est libre et sans attache, la plongée sans masque et sans air. L’esprit n’attend plus rien et les poumons s’affolent. La pression écrase le peu d’espoir qu’il vous reste, peut-être. Cette impuissance à ne plus rien vouloir est dangereuse. Et parfois, pourtant, elle vous mène à la Vie. La Vie enfouit sous la terre, semée on ne sait quand, ni même par qui, petite semence d’une innocence qu’on croyait perdue. Tombez en sommeil, descendez vers vos rêves les plus profonds. Lâchez la surface et la douceur des choses. Soyez courageux, touchez le fond sous la mer, les cailloux dans l’océan. C’est ce moment absolument parfait où les sirènes chantent aux naufragés la chanson des fausses promesses et des illusions perdues. C’est le moment du miracle tant attendu par les anges.  C’est l’instant magique où le ciel peut enfin vous rattraper. La suffisance est morte, la connaissance enterrée. C’est entre vous, la lumière et la mort.  Vous pouvez renaître.